Description
Extrait
B L E U
INCURABLE / N°061
Jamais demander la lune aux autres. Me la demande à moi. Quand je l’ai, je la donne et quand je la donne, je l’ai. Petite, c’était ma langue au chat tout de suite. Je roulais déjà ses pelles au Diable, sans rechigner. Quand faut y aller, faut y aller, se dépêcher, devancer l’appel, savoir qu’on est sur la liste, ne pas attendre son tour, ne pas espérer y échapper, ne pas remettre à plus tard la fonte des rêves. « Chaque chose en son temps ! » Foutaises ! Pas celle là. Celle-là, je l’ai faite d’abord, d’instinct, toutes émotions cessantes. Quand faut y aller, faut y aller directement au diable, aller s’y faire voir, montrer le bout de son nez. Que le mal soit déjà fait !
C’est toute l’histoire qui en dépend, le « Il était une fois,.. ». Et il était une fois, une princesse qui refusait de s’endormir au fond du bois, qui voulait dire je t’aime du « J » jusqu’au « E », sans rien oublier de l’autre, sans rien inventer, que soi. C’est l’amour qui donne ça, le paradis en passant par l’enfer. Saloperie d’itinéraire, difficile à modifier. Y’en a peut-être d’autres, j’ai pas trouvé. De toutes façons, faut traverser le feu, parcourir tous les tremblements, sans oublier les blessures qui s’ouvrent avec les yeux, Bleus incurables.