LEROUX Jean-Paul, POUGET Émile

De la représentation à l’autonomie suivi de l’Almanach du Père Peinard

Auteurs : LEROUX Jean-PaulPOUGET Émile

ISSN : 978-2-35082-241-9
Nombre de pages : 68 p.
Format : 10 x 15 cm

5,00

Description

Extrait :

Le Fiston. — Oh oui, nous sommes trop poules mouillées. On est d’un pacifique…, ça m’en fait roter des tuyaux de cheminée ! À propos, et les huit heures, qu’en penses-tu de ce truc ?

Bibi. — Tous ces fourbis de socialos à la flan, les trois-huit, le minimum de salaire, etc., c’est des dérivatifs.

La question n’est pas de travailler tant d’heures, de toucher tant…, mais plutôt de ne pas être exploités ! C’est ce qu’ont tout à fait perdu de vue les pisse-froids : ils ne parlent plus de faire rendre gorge aux capitalos, c’est passé de mode !

Autre chose, s’adresser à la gouvernance pour les huit heures, c’est se tromper de porte : c’est aux patrons qu’il faut casser le morceau.

Y a de bons bougres qui se figurent que ces réformes beurreraient leurs épinards. À ceux-là, que je dise : tant qu’ils mendigotteront des bricoles, le singe ne leur aboulera que des foutaises.

Le vote est le transfert de mes droits politiques à un autre. Ainsi j’aliène ma liberté d’action politique à un autre, je me dépossède de ma liberté politique[1] au profit de l’élu. Les lois qu’il votera, il les votera en mon nom, alors que je n’interviens pas dans leurs élaborations, et j’aurai à m’y soumettre. Dit autrement, une fois le vote effectué, je dois m’abstenir de toute action politique puisque j’ai transféré mon pouvoir d’action politique à mon élu. Je deviens, en théorie, un “abstentionniste structurel”.

[1] Sur ce point, Rousseau écrit : Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort ; il ne l’est que durant l’élection des membres du parlement : sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien. In Du contrat social, Livre III, chap. XV.