BRAGANTI Sophie

TRAC

Auteur : BRAGANTI Sophie

Nombre de pages : 80p
Format : 10 x 15 cm

+ 6p recto photo(graphies) (couleur) de l'auteur

7,00

Description

Extrait

Avant on ne disait pas les humains font ceci ou cela mais on disait les Hommes l’homme de Néanderthal rien à voir avec le néant avant on disait il y a tant d’hommes sur la planète tant d’hommes dans tel pays que les hommes sont des mammifères  hommes d’état  grand homme brave homme homme à femmes tiens les voilà et tout ce qu’ils peuvent dire l’homme parle de sa moitié ce que peuvent faire les hommes font l’amour les animaux copulent dans ces hommes il fallait prélever une certaine quantité d’hommes qui en fait étaient des femmes ça englobait les filles les femelles les meufs les nanas les bonnes femmes les mères les sardines les morues les reines les princesses les anges les salopes c’était un peu comme dans ce livre inventé par des hommes où on a prélevé une partie d’Adam pour faire Eve Adam n’a plus été entier on comprend qu’il ait encore à ce jour une dent contre elle puis quand est arrivée la psychanalyse on a distingué la femme par le pénis qu’elle n’avait plus entier alors la femme n’a plus été entière alors Adam court après le manque de sa côte et Eve le manque de son pénis pour finir c’est avec tout ça que la femme depuis le droit de vote en France en 1944 ne s’appelle plus un homme en plus elle pense elle pense je pense donc je compense tout de suite faut citer Sartre on n’est pas un homme tant qu’on n’a pas trouvé quelque chose pour quoi on accepterait de mourir moi j’ai trouvé quelque chose j’ai accepté de mourir pour  des hommes je dis « des » car à partir de deux on dit « des » ce qui logiquement fait de moi un homme mais comme la mort c’est un truc d’homme elle n’a pas voulu de moi qui suis une femme parmi les hommes qu’on appelle humains et qui donne la vie et qui donne la vie à tous ceux qui veulent pas mourir qu’une seule fois avec la langue aussi

et un autre extrait

Mais non je ne suis pas nostalgique je n’ai pas envie de venir ici vous lire mon histoire accompagnée d’un âne et d’un chapeau de paille et de vous chanter O la miéu bella Nissa regina de li flou li tiéu viehi taulissa iéu canterai toujou canterai li mountagna lu tiéu tant ric decor li tiéu verdi campagna lou tiéu gran soulèu d’or pas plus que de m’allonger sur les galets de la plage des Voiliers et de me relever les pieds de mes 6 ans plein de cambouis il fallait emporter dans le sac le dissolvant à côté du pan bagnat dont l’huile d’olive faisait l’affaire le cas échéant non j’aime Nice comme on peut aimer cette ville tout en la détestant ici comme le paysage rien ne se dit en demi-mesure les promoteurs ont juste annexé mon jardin et mes terrains de jeu pour des nèfles sont allés chez Monsieur Pauvrichon et chez Monsieur Vénal et chez Madame Paysanasse z’ont mis l’argent sur la table pour eux ça faisait beaucoup d’un coup comme ils avaient en jamais vu sauf dans les films avec des cowboys des flics américains des napolitains la mallette pleine de dollars sur la table de la cuisine je ne dis pas que notre frontière s’est vendue pour vintimila mais avec ses trois monts pelés autour d’un décolleté de sucre et cette grande bassine bleue qui me soude à l’Afrique ce sera toujours mon triangle des bermudas à moi