Description
Extraits :
Je pars. Seul. J’ai ôté mes doigts de la chevelure d’Irénée pour mieux la poursuivre.
Je vais tourner comme un œil de chat autour de l’assiette bleue de la Méditerranée. La Mer Intérieure. Je ne rêve que de paix et ce départ est une lutte.
Je pars en poète.
Je pars pour vivre en écrivant près de rivages que je verrai pour la première fois, l’oreille dans le ressac et l’œil sur l’horizon.
…
J’ai roulé comme une pierre, habité par un rêve jusqu’à la Mer Rouge à travers la Croatie, le Monténegro, l’Albanie, la Grèce, la Macédoine, le Kosovo, la Bulgarie, la Turquie, la Syrie, le Liban : 25 000 kilomètres, 3000 kilomètres de mer, pas une égratignure. J’ai rencontré des hommes humbles et remarquables. Ils n’avaient pas l’âme endormie. Ils m’ont beaucoup donné, moi qui n’avais que ma présence à offrir. La mer m’a porté sur le chemin du retour vers le Mezzogiorno. Un autre Moyen Orient. La quiétude que j’ai connue n’a pas fini de m’interroger. Je n’avais pas posé mon sac que le vent de la révolte se levait sur les jasmins de Tunisie.