Lampes de poche

Auteur : FORGET Dominique

Préface de Louis Van Delft  : 
La marque de fabrique des aphorismes dont Dominique Forget nous offre ici une belle brassée est philosophique. « Hasard », « Nécessité », « contingence », transcendance », « être », « néant », « pensée »…sont des termes qui semblent venir aussi spontanément sous sa plume que, sous celle du commun des mortels, le pronom personnel « je » ou la conjonction de coordination « et ». J’ignore s’il est philosophe de formation et de profession. Cela pourrait bien être. Il faut, dans ce cas, le féliciter d’avoir su se garder des tics qui trop souvent gâtent la plume des maîtres de philosophie s’écartant du beau modèle que procurait Alain, il n’y a pas encore si longtemps. On sait du reste que l’honnête homme ne se pique de rien, et c’est véritablement respecter le lecteur que de savoir oublier ou occulter tout son savoir.
Un autre grand nom et une autre belle pensée viennent à l’esprit à la lecture de ce petit recueil. C’est Pascal et cette notation qui devrait figurer sur les tablettes de tous ceux qui font des livres : « Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme ». Mais voici que le préfacier tombe – déjà! – précisément dans le travers qu’il vient de fustiger. Lecteur qui t’apprêtes à tirer ton profit des méditations et des veilles de Dominique Forget, je t’en demande pardon. Et tu devrais me l’accorder, car tu sais bien que Pascal est l’un des plus grands moralistes de tous les temps. Or, tu noteras combien Dominique Forget doit à la longue et riche traditions des « spectateurs de la vie » : la composition discontinue et fragmentée, si bien accordée à notre age de l’atome et de l’atomisation de toute chose, la « rumination » permanente de quelques idées fondatrices et maîtresses, arrêt que si peu d’entre nous savent pratiquer ; la présence discrète mais fraternellement murmurée d’un moi aimant et souffrant ; un style qui, sans y toucher, se détache de l’écriture pour s’épanouir en art d’exister.

Nombre de pages : 100 p.
Format : 10 x 15 + 4 pleines pages couleur de Agnès Rainjonneau

9,00

Description

Extrait :

La marque de fabrique des aphorismes dont Dominique Forget nous offre ici une belle brassée est philosophique. « Hasard », « Nécessité », « contingence », transcendance », « être », « néant », « pensée »…sont des termes qui semblent venir aussi spontanément sous sa plume que, sous celle du commun des mortels, le pronom personnel « je » ou la conjonction de coordination « et ». J’ignore s’il est philosophe de formation et de profession. Cela pourrait bien être. Il faut, dans ce cas, le féliciter d’avoir su se garder des tics qui trop souvent gâtent la plume des maîtres de philosophie s’écartant du beau modèle que procurait Alain, il n’y a pas encore si longtemps. On sait du reste que l’honnête homme ne se pique de rien, et c’est véritablement respecter le lecteur que de savoir oublier ou occulter tout son savoir.
Un autre grand nom et une autre belle pensée viennent à l’esprit à la lecture de ce petit recueil. C’est Pascal et cette notation qui devrait figurer sur les tablettes de tous ceux qui font des livres : « Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme ». Mais voici que le préfacier tombe – déjà! – précisément dans le travers qu’il vient de fustiger. Lecteur qui t’apprêtes à tirer ton profit des méditations et des veilles de Dominique Forget, je t’en demande pardon. Et tu devrais me l’accorder, car tu sais bien que Pascal est l’un des plus grands moralistes de tous les temps. Or, tu noteras combien Dominique Forget doit à la longue et riche traditions des « spectateurs de la vie » : la composition discontinue et fragmentée, si bien accordée à notre age de l’atome et de l’atomisation de toute chose, la « rumination » permanente de quelques idées fondatrices et maîtresses, arrêt que si peu d’entre nous savent pratiquer ; la présence discrète mais fraternellement murmurée d’un moi aimant et souffrant ; un style qui, sans y toucher, se détache de l’écriture pour s’épanouir en art d’exister.

Louis Van Delft (préface)