Description
Extrait
Ils arrivaient par un chemin vicinal, oui, oui, j’ai bien dit vicinal, j’adore ce mot vous pas ? Disons alors, un chemin de traverse, si vous préférez, j’aime bien aussi. Vous le voyez? c’est un chemin de rien du tout, un chemin qu’a l’air de rien, perdu dans la nature, à côté mais très loin des grandes routes, un chemin où on cueille les mûres, qu’on quitte pour aller chercher les champignons, sur lesquels marchent les chiens, les enfants, roulent les vélos et…mais où êtes-vous passé? Je vous ai perdu? Quoi? Je vous ai lâché la main? Vous dites? je ne connais pas le principe de base d’un écrivain, ne jamais s’écarter de la voie principale, emmener le lecteur tout droit là où depuis le début on sait que l’on va arriver, sur un rythme de mitraillette, sujet verbe complément, et ne pas le laisser respirer un instant, il est pas là pour bayer aux corneilles le lecteur, pas là pour avaler des couleuvres, il veut du rapide, du vécu, du senti, du saignant, du bouleversif, de l’émotionnant, il s’en cogne du chemin vicinal, du chemin de traverse! Et la preuve! Où on en est maintenant? Revenez, revenez, rendez-moi votre main, je vous fais mes excuses, pourtant, c’était joli, l’automne, les noisettes… Compris, je reprends aux deux qui arrivaient par le chemin susdit.