Description
NATURE MORTE
Quand il pleut on pense à des choses
Qui sont sans rime ni raison
On revoit des allées lointaines
Qui se perdaient au fond du bois
On pense à des après-midi
Qui furent sans fin qui passèrent
A des ruisseaux qu’il faisait bon
Poursuivre où ils allaient
On revoit le visage triste
Du vieux voisin qui veillait tard
On pense aux arbres du jardin
Et à leurs fruits à leur feuillage
On revoit
Des murs effondrés au soleil
Ou bien la cage et tant d’oiseaux
Ou bien cette chienne si douce
Qui a tant aimé les enfants
Et qui est morte regardant
La porte
Qu’on n’a pas ouverte à temps
IMPUISSANCE DE LA PENSÉE SEULE
Les grands châteaux près des étangs
Les pâles statues sous la lune
Les roseraies les allées droites
On sait depuis longtemps
Quels rêves les emportent
On sait comment faire apparaître
Les géants qui font les montagnes
L’hydre du fond des océans
On sait tout voir on sait tout faire
On voudrait bien que le destin
Un jour nous obéisse un peu